Le cryptoméria, l’ami discret des pique-niques réunionnais

   Ce sapin japonais introduit dans les années 1950 à la Réunion, représente 80% de la filière bois dans l’île. Une partie de cette production sert désormais à fabriquer les kiosques et tables de pique-niques si reconnaissables.

Il est peut-être sur toutes les photos de pique-niques des familles réunionnaises, abritées sous un kiosque ou attablées devant les marmites. Le cryptoméria, qui peut culminer jusqu’à 25 mètres de haut,  est présent depuis plus d’un demi siècle à la Réunion. Bois de coffrage pour la construction ou encore  matière première pour la fabrication de mobilier urbain en milieu naturel. Loin de faire partie des espèces endémiques de l’île, l’introduction de ce « cèdre du Japon » date du début des années 1950.

Nous sommes au lendemain de la seconde Guerre mondiale, et la Réunion manque de ressources notamment dans le domaine de la construction.

Cette essence semble alors cocher toutes les cases pour répondre rapidement aux besoins. C’est un bois de très bonne qualité, léger et facile à travailler. Il pousse vite, avec une rotation de coupe d’environ 30 ans et, cerise sur le gâteau, il résiste aux cyclones et joue un rôle dans la stabilisation des sols. Il est aussi moins cher que son concurrent local: le précieux bois de Tamarin.

C’est pourquoi, ce « sapin péi » fut planter massivement dans les hauts de l’île (Plaine des palmistes et Plaine des cafres) où il s’adapte formidablement bien au climat humide et montagneux. La route forestière entre Petite France dans les hauts de Saint-Paul et le Maïdo porte même le nom de Cryptoméria.

Chaque année, ce sont près de 20000 arbres qui sont plantés pendant la saison des pluies. Depuis 2020 , l’Office Nationale des Forêts de la Réunion via son atelier bois situé à la Providence a engagé la réfection de kiosques et tables exclusivement en bois de cryptoméria.

Photos Victorine Hoarau Mze